Tiens donc, encore une “nouveauté” sur le marché de la greffe de cheveux : la méthode SAPHIR.
Chez The Clinic, de plus en plus de patients entrent en consultation, et nous demandent “faites-vous la méthode SAPPHIRE” ?
Ce à quoi nous répondons…
Bon ! C’est le moment de faire le point.
C’est QUOI, la méthode SAPPHIRE ?
Mais pour mieux comprendre ce qu’est la méthode Sapphire, il faut revenir aux bases de la greffe capillaire : la greffe FUT, la greffe FUE et notamment leurs méthodes de prélèvement et leurs méthodes d’implantation.
Le prélèvement des greffons en greffe de cheveux : 2 “méthodes” seulement
C’est simple, il n’existe que deux méthodes de prélèvement des greffons en greffe capillaire : un prélèvement chirurgical par bandelette de peau au bistouri avec la FUT, et plusieurs variantes de prélèvement follicule par follicule avec technique FUE.
Le prélèvement en greffe FUT
La première est celle, unique, du prélèvement d’une bandelette (ou lambeau) de peau et donc de follicules pileux, bien connue sous le nom de FUT. Le prélèvement s’effectue sous anesthésie locale, avec ce qu’on appelle un bistouri, soit une lame chirurgicale. La greffe FUT, qui est de moins en moins pratiquée en France et ailleurs, est d’ailleurs une méthode chirurgicale. Pour cette raison, elle ne peut être pratiquée que par un chirurgien. Aucune variante n’est possible.
Le prélèvement en FUE : de nombreuses variantes
FUE veut dire “Follicular Unit Extraction” : en langage commun cela veut que contrairement à la greffe FUT, les follicules pileux dont vous avez besoin sont extraits un par un sur la zone occipitale. Mais cette extraction follicule par follicule peut être réalisée de différentes manières, avec des outils différents, bien que le but soit le même.
- FUE entièrement manuelle
Ici, le médecin va extraire les follicules entièrement à la main, à l’aide d’un petit outil en titane appelé un “punch”. Cet outil effectue une sorte de carottage tout autour du follicule, puis celui-ci est retiré délicatement à l’aide d’une pince. Le punch peut avoir différents diamètres, en fonction de la taille du follicule à extraire (simple, ou multiple).
- FUE avec un punch automatisé
Pour aller plus vite, à la fois pour plus de confort patient et médecin, il existe la possibilité d’utiliser un punch dit automatisé ou électrique. La technique est toujours manuelle, et toujours gérée par le médecin, mais le punch est reliée à un petit moteur et par l’action d’une pédale sous la table, on déclenche sa rotation qui permet alors le carottage plus rapide de la zone. On prélève doucement ensuite à la pince.
- FUE robotisée ou ARTAS™️
Là, on parle de greffe FUE par assistance robotisée. Grâce à un système d’imagerie médical capable de scanner le cuir chevelu, le robot va sélection les meilleurs greffons. Mais il est lui doté de “punchs” capables de carotter autour des follicules qu’il aura ciblés.
D’autres tentatives de greffe plus ou moins automatisées ou robotisées (Greffe “IFA”) à l’image de SAFER ou NEOGRAFT ont pénétré le marché il y a quelques années sans vraiment porter leurs fruits. Et pour cause, leur technique de prélèvement qui consistait à aspirer les greffons était contre-productive ! Rappelons qu’un greffon doit être manipulé le moins possible et être conservé dans une solution de conservation adéquate.
La réimplantation des greffons en FUE : 2 techniques aussi !
Là aussi, deux pratiques uniquement : les incisions préalables et l’utilisation de l’implanteur de Choï. C’est tout !
- Les incisions préalables ou “pré-trous”
Aux débuts de la greffe de cheveux, FUE ou FUT, les praticiens réalisaient ce qu’on appelle des “pré-trous”, soit des incisions préalables – des fentes – faites sur le cuir chevelu à l’aide d’une lame (un bistouri) sur la zone à réimplanter.
Ces incisions avaient pour but de recueillir les greffons prélevés lors de la phase d’extraction. Mais un follicule pileux, non seulement c’est fin mais c’est aussi…glissant.
Ce petit ‘organe’ cylindrique ne se laisse pas faire si facilement pour “entrer” dans cette incision de forme allongée, cette fente. Alors on utilise des pinces, ou des forceps, pour les faire entrer en force.
Cette méthode, même si elle encore pratiquée (!) à 3 inconvénients principaux :
- Cette manipulation à outrance des follicules les agresse, et on le sait, ils ont horreur de ça. En procédant ainsi, on entrave leur bon fonctionnement et donc le taux de repousse final de votre greffe de cheveux. Sur un follicule multiple de 3 cheveux par exemple, seul un voire deux repousseront.
- Si l’on fait des fentes, on ne peut pas les faire très proches les unes des autres. Non seulement on risque de déchirer les tissus en les réalisant trop rapprochées, mais, au moment d’inciser, on prend le risque de détruire le bulbe – la racine – d’un cheveu existant, ou primaire.
- Enfin, on ne maitrise pas avec précision le sens de pousse des greffons avec une telle méthode.
- L’implanteur de Choï, ou stylet injecteur
Pour pallier à ces inconvénients et ainsi offrir toujours plus de résultats naturels, le Docteur Choï, un médecin coréen, a inventé ce qu’on appelle désormais l’implanteur de Choï. Il s’agit d’un petit stylet à piston, au bout duquel se trouve une aiguille cylindrique rainurée dont le diamètre s’adapte à celui du follicule, dans laquelle on place délicatement le follicule. On peut ensuite directement implanter (ou “injecter”) le bulbe dans le cuir chevelu, sans avoir à faire une fente préalable.
Ce système à plusieurs avantages : on peut ainsi créer de la densité capillaire, puisqu’on peut implanter les greffons plus proches les uns des autres, et en prime, on dispose d’une marge de manœuvre encore plus précise. En effet, on maîtrise ainsi beaucoup mieux l’angle d’implantation et la profondeur, permettant de recréer une chevelure au mouvement très naturel.
Enfin, lorsqu’on sait le manier à la perfection, on réduit au minimum la manipulation des greffons.
Autant de bénéfices pour une greffe réussie !
A lire : Greffe de cheveux : Vous vous sentez perdu.e ?
La méthode Saphir en greffe capillaire : une innovation ?
Maintenant que vous savez tout cela, quelle pourrait bien être l’innovation de la fameuse “méthode Saphir” ?
En fait, le “saphir” dont on parle est… une lame de bistouri. Au lieu d’être en métal, elle est en verre.
Autrement dit, au lieu de faire des incisions sur votre cuir chevelu avec une lame de bistouri en acier (soit la technique à l’ancienne d’implantation en FUE avec les inconvénients qu’elle a), on le fait avec une lame en verre.
Lame que l’on a joliment appelée “saphir” – soit le nom d’une pierre précieuse – pour donner l’impression (fausse bien sûr !) que vous avez affaire à une technique de greffe de cheveux haut de gamme, et bien meilleure que les autres.
C’est faux !
On pourrait tout aussi l’appeler la “méthode diamant” ou “la méthode dorée”, vous voyez ?
La méthode FUE Saphhire n’a RIEN d’innovant. Il n’y a pas de ‘méthode Sapphire’.
Conclusion ? Ne vous laisser pas avoir par les discours marketing…
N’oubliez pas que le monde de la greffe de cheveux est un marché juteux, où les experts peuvent aussi côtoyer des professionnels moins bien intentionnés – bien souvent situés à l’étranger et proposant des tarifs “compétitifs” –, dont l’objectif n’est pas la transparence, ni le résultat de la greffe.
La solution ?
Posez les bonnes questions (comment allez-vous extraire mes follicules ? Avec quel outil ? Faites-vous des incisions préalables ou utilisez-vous l’implanteur ?), et choisissez ensuite la bonne clinique.
Pour choisir la bonne clinique de greffe de cheveux, nous vous invitons d’ailleurs à lire cet article !
En attendant, The Clinic reste à votre disposition pour toute question et pour un rendez-vous d’information.
A bientôt !