L’alopécie cicatricielle correspond à une disparition irréversible des follicules pileux dont les origines peuvent être extrêmement variées. Cette multiplicité des causes et des symptômes fait que seul un praticien expérimenté peut être à même de poser le bon diagnostic pour ensuite proposer le traitement médical ou chirurgical le plus adapté.
Définition de l’alopécie cicatricielle
Les follicules pileux sont des organes minuscules répartis de manière non uniforme sur la surface du corps. Ils sont présents dès la naissance, sans aucune possibilité ensuite de se multiplier. Sur les 5 millions en moyenne qu’en compte le corps humain, 1 à 1,5 millions se situent sur le cuir chevelu. Ils sont notamment en charge de la pousse capillaire et c’est leur activité permanente qui permet de compenser la chute naturelle des cheveux et de maintenir la densité de la chevelure.
On parle d’alopécie cicatricielle lorsque, sur une zone donnée, les follicules disparaissent de manière irréversible, ce qui induit un dégarnissement ou même, parfois, l’absence totale de cheveux. Le phénomène est dit « primaire » lorsque les follicules pileux sont spécifiquement la cible du processus destructeur, « secondaire » quand la disparition de ces structures résulte d’une attaque non spécifique.
Causes de l’alopécie cicatricielle
Sans dresser un tableau étiologique complet, les paragraphes suivants ont surtout pour but de mettre en avant l’immense diversité des causes possibles d’une alopécie cicatricielle.
Alopécies cicatricielles immunologiques
Certains troubles immunologiques sont parfois à l’origine du phénomène. Ainsi, le lupus érythémateux chronique est une cause fréquente. On estime que 20% des hommes et 50% des femmes atteints par cette pathologie développent une alopécie cicatricielle. La forme systémique du lupus peut parfois avoir les mêmes effets, mais de manière beaucoup plus rare. D’autres maladies de nature immunologique peuvent induire une alopécie cicatricielle : lichen plan, pseudo-pelade de Broch, sclérodermie, sarcoïdose etc.
Alopécies cicatricielles infectieuses
De nombreuses maladies infectieuses peuvent provoquer une alopécie cicatricielle (folliculites, acné chéloïdienne de la nuque, cellulite disséquante du scalp, zona chez les sujets immunodéprimés, tuberculose, certaines formes de syphilis, anthrax…). Au sein de celles-ci, les différents types de teignes constituent des infections provoquées par des champignons appelés « dermatophytes », le plus souvent d’origine humaine ou animale. Elles touchent principalement les enfants et sont plus rares chez l’adulte.
Alopécies cicatricielles tumorales
La prolifération cellulaire caractéristique d’une tumeur, qu’elle soit bénigne ou maligne, peut engendrer l’apparition d’une alopécie cicatricielle. Il peut notamment s’agir de carcinomes (basocellulaire ou spinocellulaire) et de certaines formes de lymphomes.
Alopécies cicatricielles traumatiques
Certains traumatismes sont susceptibles d’induire des alopécies cicatricielles, même si cela n’est pas toujours le cas et que les follicules pileux ne sont pas forcément détruits.
La trichotillomanie est un trouble parfois observé chez l’enfant, souvent autour de 2 ans, ou plus tard vers 10-12 ans. Les sujets arrachent alors volontairement leurs cheveux en l’absence des parents, jusqu’à ce que les lésions engendrées deviennent observables. Ce comportement est fréquemment associé à un contexte familial difficile et s’accompagne la plupart du temps de troubles de l’humeur, voire de symptômes névrotiques obsessionnels ou même d’un retard mental.
Par ailleurs, brûlures du 2eme degré ou davantage, blessures par agents chimiques et traitements radiothérapiques sont aussi susceptibles de faire apparaître des alopécies cicatricielles. Enfin, elles sont parfois de nature purement mécanique, induites par le port répété d’un couvre-chef (alopécie de friction) ou des habitudes cosmétiques (alopécie de traction : nattes, queue de cheval, défrisage…).
Symptômes de l’alopécie cicatricielle
Lorsque l’origine de l’alopécie est traumatique, c’est bien entendu sur la zone touchée par la blessure que l’absence de cheveux est observée. Pour le reste, l’immense diversité des causes de l’alopécie cicatricielle fait que les symptômes observés sont aussi très variables. Ainsi, seul un praticien spécialiste expérimenté est à même de poser un diagnostic clair pour ensuite orienter le patient vers le traitement nécessaire.
Le lupus érythémateux chronique se caractérise par l’apparition de plaques rouges bien délimitées sur la zone atteinte. Elles sont souvent bordées par des squames sèches. Le lichen plan prend généralement un aspect clinique très proche de celui du lupus. Pour sa part, la pseudo-pelade de Broch est rarement inflammatoire. C’est surtout l’apparition de petites zones d’alopécies blanches et lisses qui la caractérise à ses débuts. Les plaques ont ensuite tendance à s’élargir et leur évolution est lente, s’étendant souvent sur plusieurs années avec des périodes de rémission. Une forme particulière de sclérodermie, dite « en coup de sabre », se traduit par l’apparition d’une bande d’alopécie blanche et nacrée partant du cuir chevelu et se dirigeant vers le front. Dans le cas d’une sarcoïdose, les symptômes peuvent prendre des formes diverses : papules, plaques ou lésion atrophiques.
Diagnostic de l’alopécie cicatricielle
Au cours d’un entretien avec le patient, le praticien tente en premier lieu d’identifier les causes les plus probables de l’alopécie : troubles immunologiques déjà connus, infections, traumatismes etc. L’examen clinique est de plus essentiel, notamment pour tenter d’identifier certains des symptômes évoqués plus haut.
Si une alopécie cicatricielle est suspectée, une biopsie du cuir chevelu doit alors être réalisée. Cet examen consiste à prélever un fragment de tissus pour ensuite l’observer au microscope. Cela permet notamment d’étudier le nombre et la structure des follicules pileux, ainsi que d’évaluer leur degré de disparition afin de confirmer le diagnostic.
Il s’agit d’une procédure indolore, réalisée sous anesthésie locale, et qui ne dure jamais plus d’une trentaine de minutes.
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Alopécie cicatricielle : traitements
La disparition des follicules pileux induite par une alopécie cicatricielle est irréversible. Le traitement mis en place doit souvent être combiné, pour prendre en charge médicalement l’éventuelle pathologie à l’origine du mal tout en redonnant à la chevelure un aspect plus fourni, soit par voie chirurgicale, soit par la mise en place de mesures cosmétiques.
Traitements médicaux de l’alopécie cicatricielle
Le traitement médical à initier ne peut se faire qu’après identification précise de la pathologie qui affecte le patient. Son but n’est pas réparateur : il s’agit de stopper la destruction des follicules pileux encore présents. Le lupus est majoritairement pris en charge par application d’antipaludéens (Nivaquine, Plaquénil, hydroxychloroquine…) alors que ce sont des corticoïdes qui sont utilisés pour traiter le lichen plan, la sclérodermie, la sarcoïdose, l’acné chéloïdienne de la nuque et la pseudo-pelade de Broch. Dans les cas de trichotillomanie, une prise en charge psychiatrique doit être envisagée.
Mesures cosmétiques
La trichopigmentation réparatrice, aussi appelée « dermopigmentation capillaire », peut parfois représenter une solution intéressante pour masquer les cicatrices du cuir chevelu. Il s’agit d’une méthode de micro-tatouage.
Lorsque les zones d’alopécie sont très étendues, et dans l’attente d’une greffe de cheveux, le port d’une prothèse capillaire peut aussi être envisagé. Les prothèses modernes permettent au patient de vivre normalement et les progrès en la matière leur donnent un aspect naturel, par utilisation de fibres synthétiques ou parfois même de cheveux humains.
Traitements chirurgicaux de l’alopécie cicatricielle : greffes capillaires
La réalisation d’une greffe capillaire permet de corriger les effets d’une alopécie cicatricielle en prélevant des follicules pileux sur une zone de densité normale avant de les réimplanter sur les régions affectées.
Selon les cas, l’étendue des zones impactées et la densité de cheveux qui y subsiste, deux solutions peuvent être envisagées. La FUE (« Follicular Unit Extraction » en anglais) consiste à prélever les follicules un à un. Elle est souvent utilisée lorsque l’étendue de l’alopécie est modérée. Certains praticiens disposent pour la pratiquer d’équipements automatisés (robot Artas, technique « Punch Hybride® »), qui ont notamment pour intérêt de rendre les interventions plus rapides et plus précises. Le robot Artas est notamment basé sur l’utilisation d’algorithmes sophistiqués qui éliminent tout risque d’erreur humaine au cours de l’intervention. Cette méthode réduit aussi très significativement les douleurs per-opératoires et l’apparition de cicatrices post-opératoires.
La seconde technique de greffe capillaire envisageable est la FUT (« Follicular Unit Transplantation »). Elle s’adresse principalement aux patients présentant une alopécie importante et qui ne peut pas être prise en charge de façon efficace par une FUE. Dans ce cas, plutôt que de prélever les follicules pileux de manière individuelle, le chirurgien retire une bandelette de cuir chevelu sur la zone donneuse et procède ensuite à sa greffe sur la partie receveuse. Qu’il s’agisse de FUT ou de FUE, le résultat final de l’intervention est observable environ 1 an plus tard.
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