Qu’est-ce qu’une greffe capillaire FUE ?

Les follicules pileux sont de minuscules organes, notamment localisés sur le cuir chevelu, qui assurent la croissance pilaire. La « Follicular Unit Extraction » (FUE) est une méthode de greffe capillaire qui permet de prendre en charge certaines alopécies. Le principe est de prélever de façon individuelle des « unités folliculaires » sur une partie tonique du cuir chevelu, puis de venir les réimplanter sur les zones atteintes d’alopécie. Dans sa version classique, la FUE nécessite le rasage préalable des zones donneuse et receveuse. C’est une intervention qui peut se faire de manière manuelle ou partiellement robotisée, lorsque le robot ARTAS est utilisé pour réaliser les prélèvements.

Dans quels cas avoir recours à une greffe capillaire FUE ?

Les alopécies ne sont pas toutes définitives et ne nécessitent donc pas forcément une greffe capillaire. Le diagnostic initial et l’identification précise de la cause du trouble sont donc primordiaux. Ainsi, les alopécies dues à une carence (vitamines, oligo-éléments…) doivent être prises en charge médicalement et non par une greffe. Pour sa part, l’effluvium télogène est une pathologie qui disparaît spontanément en quelques mois dans la majeure partie des cas. Enfin, la pelade, d’origine auto-immune, ne doit en aucun cas être prise en charge par une greffe, puisque les greffons seraient de toute manière attaqués par le système immunitaire du sujet.

Une intervention chirurgicale peut en revanche être envisagée lorsque les follicules pileux ont définitivement cessé de fonctionner, le plus souvent sous l’effet d’une alopécie androgénétique, ou disparus à cause d’une alopécie cicatricielle (lupus, sclérodermie, sarcoïdose, traumatisme…). Selon l’étendue des zones atteintes, le choix se fait alors en premier lieu entre FUE et FUT. La FUT (« Follicular Unit Transplatation ») est une méthode plus invasive que la FUE. Elle s’adresse aux cas d’alopécie les plus avancés et consiste à prélever une bandelette de cuir chevelu pour la greffer plutôt que des follicules pileux de façon individuelle. Pour sa part, la FUE est donc dédiée au traitement de certaines formes d’alopécie moins étendues.

La greffe capillaire FUE en pratique

L’intervention est quasi indolore. Elle se déroule sous anesthésie locale et ne nécessite aucune hospitalisation : le patient peut regagner son domicile le jour même. Lorsque la greffe ne nécessite que le transfert de 1000 greffons au maximum, elle est réalisée manuellement. Au-delà, pour les calvities plus sévères, le prélèvement se fait grâce au robot Artas. La zone donneuse se situe au niveau de la nuque. Tout comme la zone receveuse, elle est rasée en début d’intervention.

Étape 1 : le prélèvement des unités folliculaires

Pour les interventions mettant en jeu moins de 1 000 greffons, le prélèvement des unités folliculaires se fait en utilisant la technologie Punch Hybride^®. Cette technique permet d’isoler les follicules de façon extrêmement rapide et précise, en assurant leur intégrité et donc en garantissant un pourcentage élevé de prise de greffe après transfert. Plus précisément, le but est de préserver au maximum les cellules souches situées dans le bulbe capillaire.  Cela est notamment rendu possible par le contrôle total qu’a le praticien sur la vitesse de pénétration de l’équipement dans le cuir chevelu, grâce à une pédale qui lui permet à loisir d’accélérer ou de ralentir les mouvements du punch. Le Punch Hybride^® se différencie des méthodes antérieures, qui procédaient en « tranchant » la peau par rotation, car il se base sur des mouvements oscillatoires beaucoup moins agressifs. Les lésions sur la zone donneuse sont donc significativement plus légères, ce qui assure une récupération post-opératoire plus rapide.

Lorsque le nombre de greffons à prélever est supérieur à 1000, c’est alors la technologie Artas qui est utilisée pour cette première étape.  Ce robot constitue sans nul doute l’innovation la plus marquante dans le domaine au cours des dernières années. Il s’agit d’un équipement hautement efficace mais encore peu répandu, puisqu’il en existe moins de 10 en France. Son utilisation permet notamment de raccourcir le temps de l’intervention qui devrait sinon se dérouler sur 2 jours consécutifs quand le nombre de follicules mis en jeu est important. Le robot Artas a vu le jour grâce aux progrès de l’intelligence artificielle. Ses algorithmes ultra-performants analysent pour le guider un flux d’images très rapide, à une fréquence de 60 par seconde. Cela permet d’identifier les meilleurs greffons sur la zone donneuse avant de les prélever de manière automatisée, en éliminant tout risque d’erreurs humaines, celles-ci devenant en théorie possible dans les cas d’interventions trop longues.

Après prélèvement, les greffons sont conservés dans un bain de sérum physiologique. Leur qualité est vérifiée et ils sont triés en fonction du nombre de cheveux par follicule. Les follicules à 1 ou 2 cheveux seront préférentiellement utilisés pour assurer la transition entre les zones de pilosité et les zones où la peau est apparente. Ceux à 3 ou 4 cheveux seront insérés de façon plus centrale, afin d’assurer la densité de la future chevelure.

Étape 2 : l’insertion des greffons sur la zone d’alopécie

Les techniques antérieures de transfert des follicules pileux nécessitaient de réaliser des micro-incisions sur la zone receveuse. Cela n’est plus nécessaire grâce à l’injecteur Choï, et minimise donc énormément la rançon cicatricielle de l’intervention au niveau de la région greffée. Cet équipement donne aussi au chirurgien un contrôle extrême de ses gestes, lui permettant notamment de travailler très précisément l’axe d’insertion et donc l’inclinaison des futurs cheveux. L’injecteur Choï garantit aussi une densité finale de greffons élevée, de l’ordre de 70/cm². Le tout garantit un résultat extrêmement naturel.

Les suites de l’intervention

Même s’il s’agit d’un traitement très peu invasif, la FUE reste quand même une intervention réalisée sur une zone relativement sensible, le cuir chevelu. Ainsi, il est assez classique que de légères douleurs soient ressenties pendant quelques jours après le traitement. Elles restent néanmoins très supportables et sont bien prises en charge par le traitement antalgique prescrit. De même, la formation d’œdèmes très localisés est aussi fréquente. Ils se résorbent spontanément en 1 semaine au maximum. 

Au cours des 48 heures qui suivent l’intervention, il est conseillé de dormir la tête légèrement surélevée et d’éviter tout frottement de la zone greffée sur les éléments de literie. De façon plus générale, pendant cette période, toute contrainte mécanique sur les greffons insérés est à éviter strictement.

La cicatrisation post-opératoire est très rapide, se faisant en 2 ou 3 jours. Il est normal que des petites croûtes se forment : elles finissent par tomber naturellement en une dizaine de jours. Le patient doit veiller à ne pas les arracher au moment du shampoing, qui doit être réalisé de manière douce et légère sur la zone greffée. Le premier ne doit pas avoir lieu avant le troisième jour post-opératoire.

Lorsque la chute des croûtes se produit, les cheveux greffés sont souvent emportés. Le follicule pileux transplanté subsiste pourtant, et permettra une repousse progressive dans les mois qui suivent.

La greffe FUE n’entraîne aucune éviction sociale. Dans le cas d’activités professionnelles sédentaires, il est possible de retourner travailler dès le lendemain. Néanmoins, une période de repos de quelques jours est toujours préférable. Les activités sportives peuvent être reprises environ 2 semaines après l’intervention.