Les sujets de sexe féminin sont plus fréquemment atteints d’effluvium télogène que les hommes. Il s’agit d’un trouble du cycle de croissance des cheveux qui provoque une chute accélérée de façon temporaire. Le traitement de cette affection aux causes variées ne peut se faire qu’après un diagnostic minutieux et mêle fréquemment des mesures médicales, esthétiques et une prise en charge psychologique.
Définition de l’effluvium télogène
Chez les femmes, le cycle de croissance des cheveux dure environ 5 ans. Il est assuré par les follicules pileux répartis sur le cuir chevelu qui en compte à peu près 1,5 million. Sa première étape est la phase anagène qui correspond à la croissance. Ensuite, pendant la phase catagène, le cheveu cesse de s’allonger, avant que sa base ne soit progressivement expulsée du follicule correspondant, au cours de la phase télogène qui s’étend sur 4 mois environ.
L’expression « effluvium télogène » désigne une perturbation temporaire du cycle de croissance capillaire, qui peut durer 3 ou 4 mois. Elle se traduit par une phase télogène plus rapide, est donc une chute des cheveux accélérée.
Causes de l’effluvium télogène
Les causes exactes du phénomène ne sont aujourd’hui pas parfaitement comprises. Néanmoins, il est assez clair que le déclenchement d’un effluvium télogène chez les femmes est souvent directement lié à un stress antérieur, qu’il soit physique ou psychologique. Cependant, faire le lien entre l’apparition de l’effluvium télogène et l’événement à son origine n’est pas toujours chose aisée. En effet, le facteur déclencheur et sa conséquence au niveau de la chevelure sont la plupart du temps séparés de quelques mois.
Cette perturbation du cycle de croissance des cheveux a des causes variées. Il peut par exemple s’agir d’une réaction post partum ou qui fait suite à un traitement chirurgical de nature conséquente, en particulier quand il a nécessité une anesthésie générale. Parfois, une pathologie infectieuse peut aussi être la cause du trouble observé.
Les traumatismes psychologiques peuvent aussi induire un effluvium télogène. Ainsi, ce dysfonctionnement est parfois observé chez les femmes qui ont vécu quelques mois auparavant une séparation, ont dû faire face au décès d’un proche ou ont été victime d’un accident important.
Même si le stress est une cause fréquente, d’autres facteurs sont parfois incriminés. Il s’agit notamment des variations saisonnières et du rythme circadien, des prises ou pertes de poids significatives ou encore de dysfonctionnements de la thyroïde. Certains traitements médicaux peuvent aussi induire le déclenchement d’un effluvium télogène, comme ceux à base de bêtabloquants ou d’anticoagulants.
L’alimentation joue aussi un rôle important. Ainsi, les carences en vitamines (B, D…) ou en fer sont identifiées comme des facteurs favorisants.
Symptômes de l’effluvium télogène
Chez la femme, l’effluvium télogène se caractérise par un éclaircissement global et diffus de la chevelure, sans jamais entraîner de dégarnissement réel. Les patientes atteintes notent cependant qu’elles perdent au cours de cette période bien plus de cheveux qu’à l’accoutumée. Par exemple, elles en retrouvent en quantités élevées sur leurs vêtements ou au réveil dans leur literie.
La majorité des patientes atteintes d’effluvium télogène ne le sont que momentanément, pendant quelques mois, période après laquelle une rémission spontanée est très fréquemment observée. Chez certaines, il se peut pourtant que ce dysfonctionnement devienne chronique, engendrant alors des conséquences esthétiques plus importantes et plus durables, en particulier chez celles qui présentent des troubles métaboliques, alimentaires ou endocriniens persistants.
Au-delà de l’aspect purement esthétique et de la gêne occasionnée, de nombreuses femmes éprouvent de l’anxiété devant cette perte abondante, anormale et souvent soudaine de cheveux. Notamment, l’incompréhension du phénomène et de son origine font fréquemment craindre l’existence d’une pathologie plus grave. Par ailleurs, les sujets atteints d’autres troubles capillaires (pelade, alopécie androgénétique…) vivent bien entendu encore plus mal l’apparition d’un effluvium télogène.
Diagnostic
Lorsque les symptômes décrits font leur apparition, une consultation avec un spécialiste s’impose, pour confirmer l’hypothèse d’un effluvium télogène.
Au cours de cette première rencontre avec le praticien, il importe d’essayer d’identifier la cause possible de cette chute de cheveux soudaine. L’entretien préalable consiste donc à passer en revue les origines potentielles du trouble. La patiente est interrogée sur les événements récents marquants (accident, décès, intervention chirurgicale, grossesse…), les traitements médicaux en cours, la date d’apparition des symptômes, leur récurrence éventuelle etc.
La manifestation de l’effluvium télogène chez la femme, perte diffuse de la chevelure généralisée à l’ensemble du crâne, est souvent une indication suffisante pour écarter la possibilité d’autres pathologies comme une pelade ou une alopécie d’origine androgénétique.
En l’absence de lien clair avec un événement récent de la vie de la patiente, il est parfois possible que le médecin lui prescrive des analyses complémentaires. Elles prennent souvent la forme d’un bilan sanguin qui a alors pour but de rechercher une possible carence en vitamines, en fer, en zinc ou en cuivre.
Une fois le diagnostic posé et la cause de l’effluvium télogène identifiée, le médecin est alors à même de déterminer quel traitement doit être mis en place pour prendre en charge la patiente. Il ne saurait en aucun cas s’agir d’une greffe capillaire. En effet, ce trouble correspond à un dysfonctionnement temporaire de l’activité des follicules pileux, qui subsistent et ne sont le lieu d’aucune lésion définitive. En revanche, le traitement proposé consiste fréquemment en des prescriptions médicamenteuses, la proposition d’un accompagnement psychologique provisoire, la mise en place de mesures esthétiques en attendant la rémission ou encore un rééquilibrage alimentaire.
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Effluvium télogène : traitements et conseils
C’est uniquement après un diagnostic précis et minutieux que le praticien est à même d’orienter la patiente vers un traitement adapté, souvent multifactoriel. Sa rapidité de mise en place est essentielle pour éviter d’atteindre un stade d’éclaircissement de la chevelure trop marqué, en assurant un retour à une chute des cheveux normale (moins de 100 par jour) et en stimulant la croissance capillaire.
Conseils généraux
Bien que cela soit applicable à bien des domaines, une patiente atteinte d’effluvium télogène doit strictement éviter la consommation de tabac et d’alcool. Il est aussi primordial qu’elle s’hydrate suffisamment et qu’elle ait une alimentation équilibrée, riche en vitamines et en oligoéléments.
Y compris hors épisode de chute anormale, des soins capillaires adaptés sont essentiels. Il peut s’agir de mesures simples et naturelles, comme l’application d’huile de ricin, connue pour stimuler la pousse capillaire.
Les cheveux doivent par ailleurs être fréquemment rincés, pour les débarrasser des substances agressives véhiculées par l’air. De même, après shampoing, un rinçage prolongé et minutieux doit être pratiqué. De façon générale, les teintures sont aussi à éviter, en particulier car certaines contiennent de l’ammoniac.
Certaines pratiques devraient aussi être bannies chez les patientes sujettes à de l’effluvium télogène. Il s’agit notamment des coiffures exerçant sur la racine une traction mécanique excessive (tresses, queue de cheval, chignon…). Le fer à lisser est aussi susceptible d’accélérer la chute des cheveux, notamment parce qu’il induit une augmentation de température trop importante et donc nocive.
Traitements médicaux
Si les analyses réalisées au cours du bilan de santé ont mis en évidence une carence vitaminique ou en oligoéléments, des compléments oraux sont alors prescrits à la patiente par le praticien.
Le traitement médical peut par ailleurs inclure des séances de mésothérapie capillaire. Le principe de cette méthode est de pratiquer des injections locales et superficielles de substances nutritives dans le cuir chevelu. Cela permet de nourrir directement les follicules pileux et de stimuler leur activité. Une autre technique, le « micro-needling », consiste à pratiquer de minuscules perforations. Celles-ci stimulent alors la circulation sanguine au niveau du derme et contribuent donc à une accélération de la croissance des cheveux.
Prise en charge psychologique
Chez les femmes atteintes d’effluvium télogène à cause du stress, un soutien psychologique adapté permet souvent de limiter efficacement la chute des cheveux, en permettant une meilleure gestion des émotions. De manière plus générale, il s’agit d’un trouble qui peut déclencher l’apparition d’une gêne sociale importante, voire de véritables complexes, et il importe alors d’aider les patientes à surmonter cette période difficile.
Mesures cosmétiques
Chez les femmes, l’effluvium télogène ne se manifeste pas par un dégarnissement proprement dit. Néanmoins, le sentiment d’avoir une chevelure insuffisamment fournie et épaisse peut parfois justifier l’utilisation, pendant quelques mois, d’une prothèse capillaire qui permet alors à la patiente d’avoir des interactions sociales normales.
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