L’alopecia areata, forme la plus fréquente de pelade, est une pathologie auto-immune qui se traduit par une perte de cheveux le plus souvent réversible. Les greffes capillaires ne constituent pas de solutions à ce trouble qui doit être pris en charge par des traitements médicaux.
Définition de la pelade
L’alopecia areata induit une perte des cheveux par touffes sur une ou plusieurs régions du cuir chevelu. Le phénomène est généralement très rapide, la chute capillaire pouvant être significative en l’espace de 24 heures.
Si l’alopecia areata représente la forme de pelade la plus fréquente, il en existe cependant d’autres, plus rares.
La plus sévère (alopecia areata totalis) entraîne une perte complète et définitive de l’ensemble des cheveux. Pour sa part, la forme « universalis » s’attaque à l’intégralité de la pilosité corporelle : cheveux, mais aussi sourcils et poils. On parle de pelade ophiasique (ophiasis alopecia areata) quand la bande d’alopécie touche spécifiquement l’arrière et les côtés du crâne. Le type « sisaïpho » de la pelade ophiasique constitue sa version inversée, lorsque, au contraire, seuls les cheveux situés sur l’arrière et les régions latérales persistent.
Dans d’autres cas, les plaques d’alopécie prennent un aspect « en réseau », caractéristique de la pelade réticulaire. Par ailleurs, la pelade peut parfois être diffuse. C’est alors tout le crâne qui est touché, sans apparition de plaques mais avec un éclaircissement global de la chevelure, et il est fréquent de voir les cheveux restants devenir gris. Enfin, certaines formes de pelades s’attaquent uniquement à la barbe ou aux sourcils.
Une étude de l’INSERM datant de 2004 dénombrait 80 000 sujets atteints de pelade sur le sol national, le sexe n’apparaissant pas comme un facteur discriminant. L’âge semble en revanche être un aspect prépondérant : 50% des cas étaient constatés chez des enfants et 80% chez des individus âgés de moins de 40 ans.
Causes de la pelade
Le début de la pelade est souvent lié à un stress intense ou un choc psychologique. Pour autant, il ne s’agit pas d’une maladie nerveuse : il est aujourd’hui clairement établi que la pelade est une pathologie auto-immune. L’anxiété, certaines infections virales et les changements hormonaux ne constituent que des facteurs de risques aggravants.
Plus précisément, la pelade se déclenche sous l’effet d’un dysfonctionnement du système immunitaire qui met en jeu les lymphocytes T. Ces cellules tueuses sont normalement destinées à combattre les virus et certaines formes de tumeurs cancéreuses. Mais, dans le cas de la pelade, les lymphocytes T s’attaquent aux follicules pileux, provoquant leur destruction.
Il semble que certains individus soient génétiquement prédisposés au développement d’une pelade, sans que celle-ci ne revête pour autant un caractère héréditaire.
Symptômes de la pelade
Le plus souvent, la perte de cheveux observée est assez subite. Elle se fait par apparition de plaques totalement glabres sur certaines parties du cuir chevelu, les cheveux blancs étant épargnés. D’abord de petite taille, ces zones d’alopécie ont fréquemment tendance à s’étendre pour au final prendre un aspect rond ou ovale, lisse, sans éruption cutanée ni rougeurs. Par ailleurs, il est assez fréquent que les ongles des mains et des pieds deviennent cassants, se strient ou présentent des points blancs.
Si le patient est atteint d’une forme de pelade plus rare que l’alopecia areata stricto sensu, les symptômes peuvent être différents : perte totale des cheveux, atteinte d’autres zones de pilosité, chute diffuse et non pas par touffes etc.
Diagnostic
La survenue de l’un ou plusieurs des symptômes énoncés plus haut doit obligatoirement orienter le sujet vers une consultation rapide chez un spécialiste. Au cours de celle-ci, après un entretien poussé avec le patient, le praticien se livre avant tout à un examen clinique des cheveux, des zones impactées et des ongles du patient.
Le but de ce premier rendez-vous est notamment d’éliminer la possibilité d’autres pathologies qui pourraient conduire à des symptômes proches de ceux observés dans les cas de pelade. Il s’agit notamment d’écarter l’hypothèse d’autres maladies auto-immunes, comme le lupus ou le lichen plan, ainsi que certaines pathologies thyroïdiennes. Certaines infections comme la teigne ou une syphilis secondaire font aussi partie des pistes à éliminer, de même que l’hypothèse d’une alopécie de traction.
Chez l’enfant, le médecin doit aussi s’assurer que la chute des cheveux par plaques n’est pas due à une trichotillomanie, trouble psychologique qui se manifeste par l’arrachage volontaire des cheveux, souvent en cachette.
Parfois, si les symptômes sont trop équivoques, une biopsie du cuir chevelu peut s’avérer nécessaire ainsi que la réalisation d’analyses ayant pour objectif de détecter une pathologie annexe potentiellement à l’origine de l’alopécie observée.
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Pelade : traitements
Chez près de 80% des patients, la pelade est un phénomène transitoire et qui se résout spontanément par une repousse des cheveux dans les 6 à 12 mois. Celle-ci est rendue possible dans les cas où les cellules souches des follicules pileux ont été épargnées par l’attaque des lymphocytes T. Plus rarement, les sujets atteints voient leur pelade évoluer vers une forme récurrente ou chronique, parfois même définitive. Outre une prise en charge médicale, il est alors souvent nécessaire de mettre en place un suivi psychologique, la pelade étant fréquemment à l’origine d’une gêne sociale très importante voire de complexes conséquents.
La prise en charge chirurgicale de la pelade par une greffe de cheveux n’est jamais recommandée. En effet, les greffons seraient certainement agressés par les lymphocytes T, ce qui aboutirait à l’inefficacité complète du traitement. Ainsi, dans les cas de pelade, seul un traitement médical peut être envisagé, éventuellement complété par des mesures à but esthétique.
Traitements médicaux
Prescriptions médicamenteuses
L’efficacité des médicaments pour lutter contre la pelade varie d’un individu à un autre. Par ailleurs, la prescription doit être adaptée en fonction du type de pelade, son étendue, son évolution ou encore l’âge du patient.
L’application de corticoïdes sous forme de crème, pommade ou lotion peut dans certains cas produire des effets bénéfiques. Parfois, il est préférable de procéder à des injections, en particulier lorsque la pelade atteint 50% ou plus du cuir chevelu. Plus rarement, la prescription concerne un traitement systémique par voie orale.
Pour sa part, le Minoxidil, sous forme de lotion ou de mousse, normalement dédié à la prise en charge des cas d’alopécie androgénétique, permet parfois une amélioration significative en environ 12 semaines. Dans les cas de pelade sévère, certains immunodépresseurs, comme le Méthotrexate, sont aussi susceptibles de se révéler actifs.
Quoi qu’il en soit, l’ancienne méthode de prise en charge de la pelade par PUVA-thérapie doit aujourd’hui être évitée. Elle consistait à associer la prise orale d’un photo-sensibilisant à l’action des rayons ultra-violets. Les risques avérés de vieillissement cutané accéléré et de cancer forcent aujourd’hui le corps médical à ne plus la mettre en pratique.
Solutions alternatives innovantes
Les progrès constants réalisés en médecine capillaire laissent aujourd’hui apparaître des pistes de prise en charge prometteuses. C’est en particulier le cas de séances de traitement au laser Excimer pour les pelades en plaques. Si les résultats obtenus semblent jusqu’ici remarquables, ils doivent cependant être confirmés statistiquement sur un nombre plus important de patients.
Plus connues, les injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes) ont déjà prouvé tout leur intérêt dans les cas de pelades en plaques récalcitrantes, notamment lorsqu’elles sont combinées à d’autres traitements tels que le Minoxidil ou la prise de corticoïdes.
Mesures esthétiques
Il est assez fréquent de conseiller aux patients de porter une prothèse capillaire pour masquer une pelade totale ou partielle, le temps nécessaire pour que la rémission se fasse au bout de quelques mois.
La micro-pigmentation du cuir chevelu (« dermographie capillaire ») peut aussi représenter une voie de prise en charge esthétique extrêmement intéressante. Cette technique de micro-tatouage du cuir chevelu peut en effet, notamment chez les hommes, donner l’illusion parfaite de cheveux en phase de repousse sur les zones atteintes.
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