La possibilité d’un nouveau traitement
Des chercheurs américains viennent de découvrir qu’il était possible de déclencher une repousse des cheveux (et des poils) grâce à des cellules immunitaires. Cette découverte est très importante dans le domaine de la santé et de la médecine en général, puisqu’elle permettra certainement d’ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre la calvitie.
Réalisé sur des souris de laboratoire, l’objectif de l’expérience a d’abord été de comprendre les phénomènes de la cicatrisation. Mais l’expérience s’est vite avérée beaucoup plus intéressante que prévue, puisque lors des études sur la cicatrisation de la peau, les chercheurs ont fait la découverte par hasard de ce fameux lien entre pertes des cheveux et cellules immunitaires. Et ce lien pourrait bien être à l’origine d’un futur traitement très efficace contre la calvitie.
L’action des lymphocytes T régulateurs (T-regs)
Au début de l’expérience, l’objectif des chercheurs était donc de stopper temporairement l’action des lymphocytes T régulateurs (ou T-regs) pour savoir si le mécanisme de cicatrisation se déroulait normalement ou s’il y avait des changements notables. Si cela était le cas, il convenait de déterminer avec précision la nature de ces changements.
Par hasard, le résultat en fut tout autre et a surpris l’ensemble de l’équipe de chercheurs. Il s’avère que ces cellules du système immunitaire sont bien différentes de celles présentes dans notre corps : elles participent à lutter contre les infections (dues aux virus, aux bactéries etc) tout en empêchant les réactions immunitaires attaquant ses propres organes (maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde ou le diabète de type 1).
Lors de cette expérience, les scientifiques ont rasé les souris pour voir ce que cela engendrerait sur la cicatrisation de la peau. Michael Rosenblum, dermatologue et co-auteur de l’étude a déclaré : « Nous nous sommes rapidement aperçus que les poils des zones épilées ne repoussent jamais ». Lui et son équipe ont donc décidé d’y voir plus clair dans cette conclusion inattendue et pour le moins surprenante.
La régénération du système pileux
Après s’être penchée de plus près sur l’action de ces T-regs, l’équipe en a finalement déduit de manière certaine qu’il existait bel et bien des preuves de l’implication des T-regs dans la régénération des follicules pileux. Il s’avère qu’en fait ce sont ces cellules qui déclencheraient la repousse des nouveaux poils. En effet, elles sont beaucoup plus nombreuses et incitent les cellules souches à s’activer grâce à une protéine qu’elles sécrètent, nommée Jag1. Cette activité est justement liée à la sécrétion des poils et permet de l’augmenter de façon significative.
Michael Rosenblum explique : « Tout se passe comme si les cellules souches et les T-regs avaient évolué conjointement, si bien que les T-regs ne protègent plus uniquement les cellules souches de l’inflammation, mais prennent aussi part à leur effort de régénération ». Il paraît donc évident que sans l’action de ces T-regs, les poils ne peuvent pas repousser d’eux-mêmes.
En conclusion, il est clair que pour les scientifiques une découverte majeure s’est effectuée au travers de cette expérience hors du commun. Non seulement les T-regs régulent le système immunitaire (en attaquant uniquement les corps étrangers néfastes pour l’organisme et en protégeant les cellules souches de l’inflammation) ; mais également en participant activement au processus de régénération et de cicatrisation de la peau.
L’alopécie areata (une maladie de peau auto-immune imprévisible et qui mène à la perte des cheveux) pourrait donc bien devenir maîtrisable sachant qu’elle est liée à un manque de T-regs.